Je suis convaincue que rien n'arrive par hasard.
Tout est synchronicité.
Chaque expérience que nous vivons a sa raison d'être.
Des débuts incertains
Pendant mon enfance, je m'ennuie à l'école.
Je termine tout trop rapidement.
Suite aux conseils des enseignants, mes parents décident de me faire avancer d'une classe. Malgré cela, mon intérêt pour l'école diminue progressivement. Jusqu'au jour où je ne ressens plus aucun attrait : la philosophie, la trigonométrie, la géographie, etc. ne me stimulent plus du tout. J'ai le sentiment de ne rien apprendre et de gaspiller mon temps.
Je lâche littéralement l'école et je suis mise à la porte à 16 ans.
Je ressens beaucoup d'incompréhension et de colère envers un monde qui ne me correspond pas. Je réagis vivement face aux injustices, aux guerres, à la pauvreté, aux dogmes, aux institutions, etc.
Je souhaite contribuer au changement sur cette planète, mais je me sens impuissante.
Sans perspective claire, je me retrouve contrainte d'entreprendre des études en DEP secrétariat, non par choix mais par nécessité. Malgré tout, je découvre un intérêt certain dans ce domaine, surtout à l'aube de l'ère d'Internet.
J'apprends à manier un ordinateur, à utiliser des logiciels tels que Word, Excel, etc. J'étudie également les bases de l'économie et du droit.
Je décide de reprendre mes études au lycée dans le domaine du marketing, où j'excelle particulièrement en droit, économie et marketing.
Mon bac en poche, je choisis d'aller à l'université de droit sans réellement anticiper l'ambiance et le fonctionnement qui m'y attendent.
Après seulement trois semaines, je réalise que je n'apprécie pas du tout l'atmosphère et le mode de fonctionnement.
Je quitte.
Au travail !
N'ayant pas trouvé de voie d'études qui me convenait, je décide de rejoindre le monde du travail. Mon premier emploi me conduit à travailler dans une entreprise où je soude des circuits électroniques, une expérience plutôt correcte. Une fois cette mission terminée, je me retrouve plongée dans une usine spécialisée dans la fabrication de cadenas en or pour une célèbre marque de mode internationale.
Durant huit heures chaque jour, je me retrouve à répéter les mêmes gestes, sans relâche. Ces tâches monotones hantent mes nuits, littéralement toutes mes nuits. C'est à ce moment-là que je réalise qu'il est impératif pour moi de retourner sur les bancs de l'école.
Retour case départ
Je déménage à 500 km de chez mes parents.
Je suis en couple, je reprends des études supérieures en marketing en alternance : une semaine à l'école, une semaine en entreprise.
2 années difficiles car je jongle entre mon travail, mes études, ma vie de couple, ma vie de jeune adulte.
Expérience ô combien formatrice et enrichissante : je suis capable et j'aime les défis !
Jeune professionnelle
Ma toute première job a été dans une banque. À cette époque, je pensais que cela me permettrait de gagner de l'argent, mais cela s'est avéré être le contraire. Entre le stress, le manque de reconnaissance, et être sous payée, j'ai fini par décider de changer d'emploi. J'ai ensuite enchaîné plusieurs emplois de bureau dans différents domaines, mais aucun ne m'a réellement passionné. Ce n'était que des emplois pour subvenir à mes besoins.
Puis, la vie a évolué, et je me suis séparée.
Changement de cap
Je décide de partir vivre en Italie.
Je pars sans parler italien, sans trop savoir ce qu'il m'attend.
J'y reste pendant 2 années, sans trouver vraiment le bonheur personnel et professionnel.
Je m'ennuie et j'ai l'impression de perdre mon temps dans des jobs de bureau insignifiantes.
Je me cherche et je ne me trouve pas.
En 2008, un appel spirituel a dirigé mes pas vers le Canada.
Canada
En 2011, à 33 ans, je me suis établie seule dans ce beau coin de pays, même si mon projet de vie initial n'avait pas du tout prévu cette option.
C'est au Québec que tout a commencé.
Sans attentes, je trouve une job de réceptionniste dans une clinique qui diagnostique les enfants de 0 à 12 ans pour l'autisme, TDAH, anxiété, syndrome de Gilles de la Tourette, etc.
Je trippe mon expérience.
J'aime ce côté santé et social.
Aider les autres en laissant un impact positif dans leurs vies : c'est ça que je veux faire !
Je reste icitte
J'ai découvert la massothérapie au Québec, bien que je pratiquais déjà le massage sans posséder de techniques formelles.
En 2013, j'ai obtenu ma certification de Massothérapeute.
Je ne peux pas pratiquer tout de suite car je ne suis ni résidente permanente, ni citoyenne canadienne.
Par la suite, j'ai vécu trois années difficiles à retourner à des emplois de bureau afin d'obtenir le précieux sésame. Je suis arrivée seule au Québec et j'ai traversé ce processus seule. Je suis reconnaissante envers mes parents pour leur soutien moral, même s'ils ne comprenaient pas pourquoi je m'acharnais à vouloir rester ici.
Pendant trois ans, je me suis sentie perdue, réduit à un simple numéro pour les services d'immigration. J'ai dépensé toutes mes économies pour rester au Québec, investissant dans des permis de travail, des avocats en immigration, et me retrouvant dans des situations de statut implicite où je ne pouvais pas travailler.
Ma confiance en moi s'effrite peu à peu, submergée par le stress, les doutes et les échecs. À trois reprises, j'ai failli retourner en France. Seule dans mon appartement, j'ai versé d'innombrables larmes, ne sachant pas ce que le lendemain me réservait. Je vis au jour le jour, dans l'incertitude et l'attente insupportable d'un avenir incertain.
Malgré tout, au fond de moi, je sais que mon chemin est au Québec, où je dois poursuivre ma voie pour devenir massothérapeute.
Au secours !
En 2016, j'obtiens enfin le statut de résidente permanente, une étape qui ouvre la voie à ma carrière de massothérapeute. Cependant, au lieu de saisir cette opportunité, je me retrouve paralysée par la peur, hésitant à avancer. Les divers traumatismes des trois années précédentes ont laissé des cicatrices psychologiques.
En 2017 un énorme burn out me frappe de plein fouet.
Un jour, alors que je retourne à mon bureau après le lunch, je suis submergée par des symptômes physiques intenses : bouffées de chaleur, vertiges sévères, sensation de déséquilibre et troubles gastro-intestinaux.
Je ne suis pas malade et je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.
Ces symptômes se reproduisent à trois reprises : c'est violent et c'est radical.
Ce moment est suivi d'un message très clair qui résonne dans mon esprit : ''Si tu ne changes pas de vie et si tu ne deviens pas massothérapeute, la prochaine étape est la maladie : le cancer..... le cancer.... le cancer...''
À ce moment là j'ai vraiment peur, et je décide d'écouter mon corps.
Mission de vie
En juin 2017, je me lance enfin. En quelques jours seulement, je trouve un local et un emploi au spa Bota Bota. Ce fut le meilleur choix de ma vie, à la fois sur le plan professionnel et personnel. Tout semblait s'aligner comme si le chemin avait déjà été tracé et m'attendait. Enfin, je voyais mon rêve se réaliser.
Aujourd'hui en 2024, c'est la première fois que je m'engage dans un domaine professionnel aussi durablement. Avec le recul, je suis heureuse d'avoir persévéré, de ne jamais avoir abandonné et d'avoir toujours cru en moi.
Si j'ai un message à passer : Crois en toi, tu as le potentiel nécessaire, et ne permets à personne de briser tes rêves.
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